Sémiologie en hématologie

2018-2019

1 Examen clinique

1.1 Palpation des ganlions superficiels

Les ganglions lymphatiques superficiels sont les ganglions cervical, inguinal et axillaire. L’hyperplasie ganglionnaire est une augmentation de la taille du ganglion de plus de 1cm. On parle alors d’adénopathie ou d’adénomégalie.

2 Numération formule sanguine

On l’appelle aussi hémogramme

2.1 Prélèvement de sang

Prise de sang
 Le sang est recueilli dans un tube contenant un anticoagulant (EDTA, chelateur du calcium). Les cellules viennent sédimenter au fond du tube formant un culot sous l’effet de la gravité ou plus vite par centrifugation. Le surnageant est appelé « plasma ». Entre le surnageant et le culot on observe un anneau blanchâtre qui contient les leucocytes et les plaquettes.

2.2 Frotti sanguin

Réalisation d’un frottis sanguin : le sang est déposé sur une petite goutte sur une lame de verre, et on l’étire sur la lame avant de la laisser sécher pour pouvoir l’observer. La coloration préférentielle du frottis sanguin est MAY-GRÜNWALD-GIEMSA (MGG).

  1. May-Grünwald : Bleu de Méthylène & Eosine
  2. Giemsa : Azur de Méthylène & Eosine

2.3 Analyse

2.3.1 Hématies et hémoglobine

Chiffres normaux de l’hémogramme
 

Une anémie microcytaire est un signe de déficit en fer alors qu’une anémie macrocytaire est plutôt signe de déficit en acide folique et vitamine B12

2.3.2 Lignées blanches

Cellules Valeurs normales Valeur faible Valeur élevée
Leucocytes 4 à 10 G/L Leucopénie Hyperleucocytose
Neutrophiles 2 à 7.5 G/L (60%) Neutropénie Neutrophilie
Basophiles 0 à 0.1 G/L (0-1%) hyperbasophilie
Eosinophiles 0.04 à 0.5 G/L (1-3%) - hyperéosinophilie
Lymphocytes 1 à 4 G/L (30%) lymphopénie lymphocytose
Monocytes 0.4 à 0.8 G/L (6%) monocytopénie monocytose

Interprétations des anomalies :

2.3.3 Plaquettes

La valeur normale est de 150 à 450 G/L. Une Thrombopénie (plaquettes diminuées) augmente le risque d’hémorragie, et une Thrombocytose (plaquettes augmentées) révèle un risque de thrombose accru.

3 Myélogramme

Un myélogramme est un examen qui consiste à prélever de la moelle osseuse pour l’étudier au microscope.

3.1 Marche à suivre

Il faut choisir l’os dans lequel on prélève. Le sternum est d’accès plus simple et moins douloureux, mais on peut aussi prélever dans la crète illiaque, seule voie possible chez l’enfant.

Le trocart est introduit dans l’os après anesthésie locale. Il faut retirer la partie centrale obstruant la lumière du trocart puis lui adapter une seringue. Ensuite on aspire un peu de moelle osseuse, moment le plus douloureux et génant pour le patient, l’anesthésie n’améliore pas beaucoup car la principale gêne est l’aspiration. Pour un myélogramme réalisé au niveau de la crête iliaque, il faut faire une anesthésie car on traverse du tissu et du muscle.

Lames de frotti médulaire
 Il faut être deux pour réaliser cet examen : un qui prélève et le second qui prépare des lames en verre et qui réalise les frottis directement au lit du patient. Il faut que les frottis médullaires soient réalisés immédiatement car les plaquettes peuvent coaguler dans l’échantillon prélevé.

La présence de grains médullaires atteste la qualité du frotti : on sait qu’on a bien prélevé de la moelle osseuse car ces grains ne sont pas observés sur des frottis sanguin. Les lames sont colorées au MGG (May-Grünwald-Giemsa) pour observer les cellules qui s’y trouvent (étude cytologique) et faire une analyse quantitative.

3.2 Analyse du frotti médullaire

Observation au microscope du myélogramme
 Sur un myélogramme normal on compte :

Pathologies
 Grâce à ces lames, on peut déceler des anomalies numériques ou qualitatives permettant de poser les diagnistics suivants :

4 Biopsie ostéo-médullaire

Au niveau de la crête iliaque, prélèvement d’une petite carotte de moelle osseuse hématopoiétique, sous anesthésie.

4.1 Marche à suivre

Le trocart est introduit dans la crête iliaque après anesthésie locale. La partie centrale qui obstrue la lumière du trocart est retirée. On enfonce le trocart pour récupérer de la moelle osseuse hématopoïétique. Il faut ensuite faire une fixation dans le formol. On utilise la coloration à l’hémalun-éosine. On obtient une biopsie osseuse fixée qu’on va ensuite inclure en paraffine, puis on ferra des coupes histologiques.

4.2 Analyse

Biopsie médulaire
 C’est une étude histologique (non plus cytologique). On analyse l’architecture de la moelle osseuse. On peut évaluer la richesse cellulaire réelle.

Biopsies médulaires pathologiques
 La myélofibrose (MFP) est une accumulation de fibres de réticuline qui remplacent les cellules hématopoïétique. Le myélogramme n’est pas réalisable car la moelle osseuse est pleine de fibres de réticuline, généralement on n’arrive pas à aspirer. L’imprégnation argentique permet d’observer les fibres de réticuline au microscope.

Le myélome multiple est l’envahissement de la moelle par des plasmocytes (lymphocytes B activés). La biopsie médullaire permet de réaliser des marquages pour caractériser la maladie.

Les métastases médullaires de tumeurs peuvent être étudiées par biopsie pour réaliser des marquages immunohistochimiques (ici : cytokératine qui montre la présence de cellules épithéliale, métastase de carcinome).

5 Examens des ganglions lymphatiques

5.1 La cytoponction ganglionnaire

Image de cytoponction ganglionnaire
 Cette méthode est utilisée seulement pour les aires superficielles. C’est un geste simple, peu invasif et peu douloureux. Une aiguille fine est introduite dans le ganglion et prélève des cellules ganglionnaires. on réalise des frottis en mettant le suc ganglionnaire sur lame et on fait un étalement. En coloration MGG on peut observer les lymphocytes : c’est un examen cytologique qui permet une orientation diagnostic rapide.

5.2 Biopsie ganglionnaire

Biopsie ganglionaire
 Il s’agit de l’exérèse du ganglion. On la pratique en cas d’adénopathie chronique (>1 mois ), si il existe une forte suspicion de pathologie tumorale . L’ensemble du ganglion est prélevé et envoyé à un laboratoire d’anatomie pathologique.